En passant devant un magasin, je suis tombée sur une magnifique oeuvre faite à la main. Il s’agit d’un temple en papier pour le mois des fantômes. Comme je n’ai jamais été aussi près d’un temple de ce type, j’en ai profité pour prendre quelques photos afin de vous présenter ses détails.
Ce temple mesure environ deux mètres de haut. On voit que son créateur s’est efforcé de reproduire tous les éléments décoratifs indispensables pour un vrai temple, y compris les deux piliers devant la porte, la toiture somptueuse et les nombreuses figures.
Tian Yuan est un ancien temple taoïste, situé dans le Nouveau Taipei. Il compte parmi les sites religieux et touristiques fréquentés de l’île, notamment grâce aux mille et une fleurs de cerisier qui entourent le temple pendant la saison du printemps.
Le bâtiment principal du temple est accompagné d’une belle et gracieuse pagode de 4 étages qui se dresse à l’extrémité arrière d’une petite colline. L’atmosphère sereine de la prière se fait sentir juste à l’entrée du rez-de-chaussée.
Des statues énormes de déités taoïstes sont présentées assises dans un hall avec le mobilier du rituel. Les touristes profitent souvent de leur passage pour adresser une petite prière aux dieux du temple.
Ni taoïste, ni bouddhiste, ni même confucéen, le temple Hsingtien Gong est un endroit vraiment à part dans les lieux de culte de la capitale Taipei. Construit durant la période d’après-guerre pour répondre aux besoins d’une large communauté d’immigrés chinois qui ont débarqué en urgence depuis le continent pour fuir le gouvernement communiste, Hsingtien Gong de Taipei fait en réalité partie d’un ensemble de plusieurs temples dont le principal se situe dans l’arrondissement de Beitou. Ayant choisi le général Kuan Yu comme divinité principale du temple, Hsingtien Gong prône davantage les valeurs morales et l’accomplissement de soi plutôt que des formes de croyances que l’on trouve généralement dans les temples taoïstes ou bouddhistes.
Et cela tient principalement au fait que venant de plusieurs régions de la Chine, cette grande communauté d’immigrés chinois arrivée dès 1949 n’était pas du tout familière avec les croyances populaires présentes depuis des siècles à Taiwan. Hsingtien Gong se veut plus dépouillé que la majeure partie des autres temples, tant sur le plan architectural qui le rapproche davantage des temples confucéens (du moins de l’extérieur) que sur le plan des croyances et pratiques religieuses.
Ainsi, nul besoin d’appartenir à tel ou tel groupe, n’importe quel croyant d’une autre religion est le bienvenu et peut se recueillir devant ce collégial de 5 divinités, dont Kuan Yu, qui sont toutes liées à la littérature, l’éducation.
En ce sens, le temple Hsingtien Gong a toujours développé une approche différente, un peu à part, de la pratique religieuse. Tout du moins, bien loin de celles des temples taoïstes ou de croyances populaires.
Un mariage est rarement une simple affaire. A Taiwan, un vrai mariage se déroule généralement en deux parties : le mariage coutumier qui est une version officieuse au cours de laquelle sera tenu le banquet avec les nombreux invités, amis, familles et autre proches. Il y a également le mariage devant le juge. C’est surtout celui-ci qui officialise l’union du couple, mais encore faut-il que ce dernier s’enregistre après au Bureau des Affaires Civiles pour être en règle pour de bon. Aujourd’hui, la plupart des mariages se déroulent ainsi ont font fi des traditions anciennes. C’est du moins généralement le cas dans les régions plus urbanisées où la vie moderne repousse de plus en plus les croyances et traditions populaires.
Ces dernières restent néanmoins encore très présentes dans les régions beaucoup plus rurales de l’île. Récemment, il m’est arrivé d’assister à toute une cérémonie taoïste dont le but était d’obtenir la bénédiction des ancêtres et divinités pour un mariage qui devait se tenir le lendemain matin devant le temple du village. La Déesse de la Mer, Matsu, était elle aussi conviée pour observer la bonne tenue du rituel.
Âmes sensibles, passez votre chemin car sacrifices et tripailles sont également de la partie.
Les prières et incantations vont s’enchainer jusqu’au plus profond de la nuit
D’ici le 15 septembre, abstenez-vous de toutes activités qui puissent irriter les esprits car nous sommes au mois des fantômes.
En réalité, à Keelung où ce mois spécial est très largement célébré, les vivants ne sont pas moins heureux que les fantômes libérés provisoirement. Justement, il faut d’autant plus créer une ambiance très animée pour dissuader ces esprits de jouer de mauvais tours à ceux qui sont encore en vie. C’est ce que prônent les théories taoïstes à propos du rapport de forces entre le « yin » et le « yang ». Plus c’est animé, plus le « yang » est fort et capable de dominer le « yin ». Bien entendu, les tentatives répressives seront encore plus efficaces si on fait appel aux forces divines, notamment celles qui s’occupent de l’autre monde. Par ailleurs, les animaux mythiques dotés de pouvoirs suprêmes comme le dragon et le phoenix sont aussi très bien accueillis dans les occasions de festivités.
A Taiwan, tout le monde connait Matsu. En revanche, il est un duo de divinités que les gens connaissent un peu moins. Il s’agit de Qian Li Yan (Celui qui voit à mille lieux) et Shun Feng Er (Celui qui entend les sons apportés par le vent). Un duo magique qui accompagne bien souvent Matsu dans ses opérations commandos-sauvetages dans les eaux chinoises et taiwanaises.
Vous me direz, il faut bien ça, parce que ça représente quand même une sacrée superficie à surveiller !
Avec mes deux amis, rien ne peut m’échapper. Mes yeux sont partout et mes oreilles entendent tout
Selon le calendrier lunaire, le neuvième jour de la nouvelle année est célébré un anniversaire qu’on ne peut oublier sous aucun prétexte, celui de Tian Gong ou Dieu du Ciel. Dans la religion populaire, son origine est très ancienne et il occupe le rôle important et suprême de Patriarche divin.