Vers les sommets de He Huan Shan (IIème partie)

Et c’est reparti pour cette histoire en deux épisodes : la montée du col de Wuling (武嶺) et du sommet principal de He Huan Shan en compagnie d’Aurélie et de Xavier. Où en étions-nous déjà ?

Le village aborigène de Huanshan. Nous sommes en plein territoire Atayal !
Le village aborigène de Huanshan. Nous sommes en plein territoire Atayal !

Ah oui… quelque part entre Huanshan et Lishan !

Bref… essayons d’y voir un peu clair à l’aide de cette nouvelle carte. En haut, vous voyez la position du village de Huanshan. Il faut environ une trentaine de kilomètres pour parvenir à Lishan. A cet endroit, la route auxiliaire 7 rejoint la Transversale du centre, soit la route n.8.

Plan de route entre Huanshan et Wuling
Plan de route entre Huanshan et Wuling

Le village de Lishan est particulièrement connu pour sa production fruitière. Avant que la route n.8 ne soit coupée en deux à cause du tremblement de terre du 21 septembre 1999, cette activité représentait l’essentiel de ses ressources économiques. Sa principale voie d’accès disparue, le village a connu une période assez difficile, recevant de nouvelles promesses de  répération de la route n.8 à chaque grande élection.
La seule initiative possible, c’est le tourisme. Projet ambitieux car en l’absence de cette Transversale centre, le village se retrouve particulièrement confiné. Pour s’y rendre, il faut soit passer par Yilan et prendre la longue ascension (que nous avons effectuée dans le précédent épisode), soit passer par le centre, Nantou et franchir le col de Wuling avant de revenir sur Lishan, ou de passer par des petites routes et des villages à l’ouest de He Huan shan. Enfin, si vous aimez vraiment la route, vous pouvez le faire depuis Hualien et les Gorges de Taroko. D’ailleurs, nous avons croisé en chemin des bus qui effectuent la ligne Hualien – Lishan. J’imagine un peu le malaise en bus après des heures de route de gorges et montagnes… =.= »

Lishan se trouve à gauche derrière cette petite butte. En bas à droite, on aperçoit déjà les eaux bleu-vertes du réservoir Deji
Lishan se trouve à gauche derrière cette petite butte. En bas à droite, on aperçoit déjà les eaux bleu-vertes du réservoir Deji

Point de vue touristique, l’isolement peut être un atout pour Lishan qui offre ainsi un cadre « coupé » du reste de Taiwan. Pas besoin d’aller jusqu’à Lishan pour avoir un sentiment de dépaysement, mais tout de même, ce côté « coincé » dans les montagnes fait l’effet d’une claque quand on passe sa vie dans une ville comme Taipei.

En dehors de cela, Lishan n’est pas dépourvu d’intérêt. Juste derrière se trouve la ferme touristique Fushou shan. Et c’est aussi à Lishan que l’on trouve une des anciennes résidences privées de Chiang Kai-shek. Une construction très chinoise sur le plan architectural avec ses colonnes rouges, ses toits recourbés. En fait, très proche du style du Grand Hotel Yuanshan de Taipei qui se trouve devant les fenêtres du service français.

Je me demande s’il y est souvent allé… Il avait des résidences privées dans chacun des comtés de l’île, donc… Mais en tout cas, il y a des photos de Chiang Kai-shek et de son épouse Soong Mei-ling à Lishan qui sont exposées dans l’hôtel. Après la disparition de Chiang Kai-shek, l’hôtel est resté un peu tel quel avant qu’il ne soit repris par le ministère des transports/bureau du tourisme qui l’a progressivement reconverti en hôtel de luxe. Celui-ci n’est ouvert à la clientèle que depuis quelques années seulement.
Vue l’affluence touristique chaque weekend, il faut croire que ce pari du tourisme est réussi. Il est en effet assez difficile de trouver des chambres disponibles en fin de semaine, malgré le nombre important d’hôtels, de chambres d’hôtes, voire même dortoirs. Beaucoup de touristes, pas seulement taiwanais, viennent y passer un ou deux jours et redescendent dans les plaines, chargés de cartons de fruits.

Le gros problème de Lishan, c’est qu’il est situé dans une région où les glissements de terrain sont assez fréquents. Il n’est pas rare de voir des sections de route disparaitrent après un tremblement de terre ou de grosses intempéries. Dans le cas de la route n.8 et sa portion située entre Taichung et Lishan, ce sont plus de 2 kilomètres qui se sont volatisés en 1999. Ces dernières années, une petite route encore sommaire a été réalisée et permet aux habitants de Lishan de redescendre – parfois – sur la côte ouest de l’île. Mais cette route n’est pas ouverte en permanence, du moins pour le moment. En partant vers l’est, on finit par rejoindre les Gorges de Taroko au terme d’une bonne vingtaine de kilomètres à flanc de montagne. On y arrive en franchissant un ultime tunnel… A sa sortie, les Gorges de Taroko et Hualien sont sur la gauche, He Huan Shan et le col de Wuling, sur la droite… Il reste encore une petite dizaine de kilomètres à parcourir…

Pour des petites cylindrées comme les nôtres, c’est la partie la plus difficile du voyage. A la sortie du tunnel, nous sommes déjà à plus de 2700m d’altitude et l’air commence à se faire rare pour les moteurs de nos deux roues. L’ascension devient de plus en plus raide. En l’espace de 10 kilomètres, nous arriverons déjà à 3200m d’altitude. Les moteurs toussotent, broutent un peu et la vitesse de croisière ralentit. Pour les petits mécanos, l’astuce consiste à faire sauter le filtre à air, histoire d’offrir plus d’oxygène au moteur.

Finalement, il y a beaucoup de monde à proximité du sommet. Des randonneurs, des familles, des motards, des groupes de touristes, des cyclistes qui ont réalisé l’ascension (sérieux… bravo !) Toute sorte de gens qui viennent ici, histoire de dire qu’ils l’ont fait ou qui ont juste envie de profiter de l’air pur et du paysage qui devient de plus en plus blanc alors que la journée s’avance dans l’après-midi.

Et voilà pour ce second épisode. Je garde les quelques derniers kilomètres à pieds en réserve pour un prochain numéro. Et oui… arriver au col de Wuling, c’est bien, mais il faut encore grimper au sommet du Mt He Huan Shan, 3416m. On verra ça ensemble bientôt !

5 réflexions sur “Vers les sommets de He Huan Shan (IIème partie)

  1. monplot

    Belle balade en moto jusqu’à 3400mm !! impressionnant car en France le plus haut col routier est à 2650 m col du Galibier à coté de Chambéry ou j’habite !! beau reportage

    1. Merci pour cette précision, j’avais en tête le Galibier, mais je n’étais pas vraiment sûr de son altitude… Il me semblait que c’était un peu plus haut. Ah … ça doit être à cause des diffusions du Tour de France, ça le réhausse toujours un peu plus 🙂

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