Pour le dernier volet de l’émission Couleur Taïwan, nous partons à la visite de la côte Est de Taïwan. L’expédition Hualien-Taïtung symbolise le dernier spectre de mon arc-en-ciel insulaire. Un voyage où Taïwan apparaît sous toutes ses coutures.
Première étape : Hualien. Épicentre des tremblements de terre, Hualien est accessible en seulement 3h de train. Ici pas de transports en commun, tout se fait en taxi. La météo est plus clémente qu’à Taipei, grand soleil, ciel bleu mais une chaleur du diable.
Dans une ville entourée de montagnes, tout le monde vous sourit, vous salue, vous aide à trouver votre chemin. Les Taiwanais, toujours curieux, n’hésitent pas à vous demander ce qui vous a amené jusqu’à Hualien.
Accrochez-vous car souvent les locaux parlent taïwanais !
Le voyage commence par les gorges de Taroko : un incontournable de la côte Est car, il faut le rappeler, Taiwan est constitué à 60 % de montagnes. Pour ce faire, j’ai choisi le moyen de transport le plus prisé à Taiwan, le scooter.
Les gorges Taroko, ce sont d’immenses falaises de marbre. Des gorges profondes et une rivière d’un bleu turquoise qui ruisselle dans ce paysage rocheux. Une route sinueuse les traverse. Les nuages stagnent au sommet du relief et plongent Taroko dans une atmosphère quelque peu mystérieuse.
Halte au Mausolée du printemps éternel, construit dans la montagne et surplombant des cascades. Un lieu magnifique dédié à tous les soldats décédés pendant la construction de la route à travers les gorges.
La visite de Hualien continue : j’arpente les ruelles de Hualien sur mon deux roues à la recherche du passé historique de Taiwan. Je l’ai retrouvé dans l’enceinte du Mausolée aux martyrs : un magnifique bâtiment d’architecture traditionnelle : les colonnes sont recouvertes d’un rouge vif, les ornements d’un turquoise lumineux et les extrémités des toitures d’un bleu azur. Un lieu saint, majestueux, qui surplombe la ville et qui offre aux visiteurs un magnifique panorama. Le mausolée a d’abord été construit par les Japonais en 1915 puis recontruit en 1980 par le Kuomintang afin d’honorer les soldats nationalistes, morts au combat pendant la Seconde Guerre Mondiale.
La journée se termine par la visite du marché de nuit de Hualien. Et c’est encore une grande surprise: un marché de nuit bien différent du grand Shilin de Taipei. Les Taiwanais y viennent en famille et c’est un joyeux bazar ! Les Taiwanais et la nourriture, c’est une grande histoire d’amour et une grande histoire de culture. Une culture riche et donc une cuisine variée. Dîner dans un stand improbable: un stand de barbecue entièrement recouvert de guirlandes lumineuses. On y mange des fruits de mer cuisinés et grillés : coquilles St-Jacques, huîtres, coques, crevettes servies par des serveurs habillés aux couleurs des rastafari. Toutes ces guirlandes bleutées donnent l’impression de manger sous les étoiles ! Et comme l’une des principales qualités des Taiwanais est la générosité, un serveur offre gentiment une dizaine de petites crevettes pour terminer ce festin.
Comme à mon habitude, je me suis rendue au marché aux poissons de Hualien en espérant découvrir de nouvelles espèces. Grande trouvaille sur les étals : le poisson lune. Un poisson difforme aussi appelé Molo Molo qui se nourrit essentiellement de méduses et qui peut atteindre 1000 kilos !
Le weekend se poursuit : vient le moment où je troque mon scooter pour un vélo ! Je décide de parcourir la côte de manière sportive.
Direction le Sud ! En raison des fortes chaleurs et du nivelé de la route j’avoue avoir abandonné très vite. Et nous l’avons déjà dit mais les Taïwanais sont très généreux, du coup, le stop m’a permis de me déplacer d’un point à un autre. Un bon moyen pour rencontrer et échanger avec des locaux, toujours plus curieux. Chaque déplacement vaut son coup d’œil : la route longeant la côte offre un panorama magique : la beauté des océans, de la végétation et des montagnes réunies. La randonnée dans cette immense jungle s’impose : des bruits étranges mais une végétation luxuriante. On laisse en offrande nos membres aux moustiques du coin mais Taïwan sans insecte ce n’est plus vraiment Taïwan !
Après l’effort, le réconfort et une halte sur l’une des plus belles plages de la côte : Jici. Longue plage de sable et d’eau cristalline. Quelques vagues nous invitent à surfer avec les fantômes de l’océan. Certains disent que le surf est né dans les années 70 quand des soldats américains basés à Taïwan passaient leur temps libre à surfer sur les plages de la côte. Ces derniers furent contraints d’abandonner leurs planches (faute de place), du coup, des habitants du coin les auraient récupérées pour s’amuser et, peu à peu, surfer.
Campement à Niushan : un lieu présenté dans « Couleur Taiwan » lors d’une émission consacrée au festival Organik. C’est sur une plage protégée par les montagnes que nous dormirons à la belle étoile. Au programme : pluie d’étoiles filantes et lever de soleil sur l’océan.
Dernier stop sur la route Hualien-Taitung : le petit village de Fengbin où vivent des aborigènes. La richesse culturelle de Hualien et de Taiwan réside aussi dans la diversité culturelle aborigène. En cet endroit, on fait de belles découvertes comme le poisson volant séché cuit au barbecue ou encore le Lintou (林投果)/Pandanus : un fruit improbable jusque-là jamais trouvé. Il s’agit d’un énorme fruit orange aux allures d’ananas dont la saveur s’apparente à la pomme, au litchi et à l’ananas mais en même temps très différent. Vous l’aurez compris, il vaut mieux le goûter pour s’en faire une idée.
Encore un voyage plein de découvertes et de surprises où le nom « Formose » prend tout son sens.
(Texte et photos par Clara Liechtensteger)




















Merci Clara pour ce reportage très agréable, vues magnifiques,récit très intéressant….Bravo
belle vue. bounab6@yahoo.fr
Maginfique description de la région que je préfère à Taiwan.