Le 2 septembre, une portée de bébés bouddhas géants a pris ses quartiers sur la mythique Place Vendôme à Paris ; une douzaine de visages béas qui vous observent du coin de l’œil du haut de leurs 9 mètres. Ces œuvres architecturales sont du biseau de Chen Li, maître sculpteur taiwanais qui conquis petit-à-petit le public parisien.
2002. Nous sommes en Chine. Annie Minet et Luc Merenda sont des antiquaires français. Le couple arpente les routes de l’orient à la recherche d’artistes et d’oeuvres d’exception. De passage à la capitale pékinoise, il loupent un rendez-vous d’affaires. Qu’à cela ne tienne, à deux pas de leur hôtel, il y a une exposition dédiée à de jeunes artistes. C’est le coup de foudre immédiat disent-ils, pour ‘les enfants émerveillés qui ont de grands messages à faire passer’ de Chen Li. C’est le début d’un tour du monde qui s’annonce.

Les sculptures conquirent le public européen aussi aisément que la paire d’yeux française. En 2007, ils font escale à la biennale de Venise, puis poursuivent leur périple vers Seattle au musée d’art Frye Art en 2012. Cette année, c est au cœur de Paris à deux pas du musée du Louvre et de l’Opéra Garnier qu’ils établissent leurs quartiers pendant un mois. Cette exposition marque la rentrée artistique parisienne apportant un vent d orient qui vient de loin, une brise philosophique de bouddhisme.
Les lignes des sculptures ont beau être flottantes, l’élément des bébés semblant être l’air, leurs sourires empreints de sagesse, les sculptures n’en restent pas moins gi-gan-tes-ques ! Mensurations du faire-part de naissance : trois étages de haut, deux tonnes pour le plus dodu de la portée !

Tout petit, Chen Li passait des heures allongé dans l’herbe à regarder les nuages passer, décelant une âme dans ces ombres flottantes. Il concrétise ses rêves par une immersion artistique dans des études de sculpture, considéré comme l’un des supports artistiques les plus ardus et ambitieux au vu du matériau de travail. Il se forme autour d’une figure religieuse, Bouddha, et de l’étude des courants du bouddhisme puis du taoïsme.
Au fil du temps, Chen Li s’éloigne du style classique de la dynastie de Song et des Tang. A mesure qu’il épure ses sculptures, les dénuant d’accessoires, il met l’accent sur le corps dans son ensemble au lieu de la vision frontale et faciale habituelle de Bouddha. Nous sommes en 1998 et c’est l’avènement de son style personnel où l’artiste souhaite s’émanciper de la matérialité de la figure de Bouddha, pour mettre l’accent sur la force du bouddhisme qui vient de l’intérieur. Les bouddhas qui naissent à la pointe de son biseau en deviennent sa propre représentation. Ses sculptures deviennent ainsi plus rondes et pleines pour représenter la force vitale, le qi, qui circule en Bouddha, quitte à exagérer la distorsion du corps. Chen Li crée ainsi par la même occasion son propre langage stylistique artistique.

C’est le centre des arts d’Asie Asia Art Center avec le concours de la galerie Minet Merenda de nos deux experts d’antiquités qui ont organisé le voyage des œuvres et leur débarquement au cœur de la capitale parisienne. Un an et demi de préparation et un voyage par bateau d’un mois et demi pour rejoindre la France.
De mémoire de Place Vendôme, la plus élégante Place de la capitale, on avait jamais vu débarquer d’aussi grandes œuvres sculptées. Il s agit donc du face-à-face orient-occident le plus grandiose jamais présenté au public parisien. Celui-ci se poursuivra jusqu’au 29 septembre, alors si vous êtes de passage à la capitale, faites le détour, c’est une exposition en plein air et gratuite !


Très joli travail bravo !!
c’est bien ce travail. bounab6@yahoo.fr
Magnifique !
tres sympa!!!!!!!!
b o f je trouve pas sa terrible
Waow ! impressionnantes les sculptures géantes de l’artiste Chen Li !…
c’est vraiment enorme