‘Le voyage en train d’un cachalot’ (坐火車的抹香鯨) à lire et à relire

Voici le titre d’un ouvrage illustré qui nous invite à un voyage pour le moins atypique et qui vient de remporter l’une des deux médailles d’argent du ‘Plus beau livre au monde’ au salon du livre allemand Leipzig. Il s’agit là de l’un des plus importants salons du livre d’Europe qui élit chaque année les plus beaux livres au monde et récompense les auteurs du prix prestigieux ainsi que d’une place permanente dans les rayons de la Bibliothèque nationale de Berlin.

Couverture du roman illustré
Couverture du roman illustré

De la signature du duo taiwanais, l’auteur Wang Yen-kai et l’illustrateur Chiang Chi-chun (NOBU), qui a mis plus d’une décade à la finalisation du chef d’oeuvre, le roman invite à une pérégrination initiatique à la vie à la Taiwanaise.

‘Le plus beau livre au monde’ ?! Voilà pour le moins une récompense qui attise la curiosité. Le roman illustré a été choisi par le jury parmi 575 ouvrages retenus de 32 pays. Je suis allée le dénicher pour satisfaire la mienne tout comme la vôtre à la librairie Eslite à Taipei, rayon ‘Littérature taiwanaise contemporaine’.

Rien à première vue pourtant ne le fait ressortir du rayon. Couverture sobre représentant un cachalot grisâtre pour un format pour le moins ordinaire. Qu’est-ce qui le distingue donc tant des autres romans illustrés ? Il faut pour cela tourner les pages et se plonger dans la lecture.

Ecrit à la première personne, le roman est découpé en chapitres qui correspondent à différentes régions de Taiwan. A chacune ses particularités et des anecdotes de rencontres avec des habitants locaux. 70 nouvelles en tout qui sont autant d’occasions de découvrir des facettes de la vie à la taiwanaise. On déguste du poisson volant sur l’île des Orchidées, on trempe les pieds dans des champs de riz verdoyants de Pintung et on boit un verre d’alcool de riz sur l’île annexe de Kinmen à la lumière rouge du soleil couchant… On baigne ainsi dans la vie à la taiwanaise bordée de maisons traditionnelles (Maisons en briques rouges à trois bâtisses reliées pour former la lettre ‘U’ entourant une cour centrale) , une vie simple et généreuses de détails qui portent à sourire sous la plume de l’auteur.

Maison traditionnelle à la taiwanaise (Illustration de l'ouvrage)
Maison traditionnelle à la taiwanaise (Illustration de l’ouvrage)

‘Le voyage en train d’un cachalot’ est le titre de l’une de ces nouvelles, ancrée sur la ligne ferroviaire de la région de Yilan liant le port de Suao sur la côte Est à la gare centrale de Songshan à Taipei.

On y retrouve les pêcheurs de Su-ao qui effectuent la liaison vers la capitale pour y vendre leurs prises fraîches et les oisifs de Taipei qui la prennent dans l’autre sens pour aller pêcher pour leur loisir le long de la côte. Dans cette atmosphère imprégnée d’une forte odeur de poisson, « un parfum naturel tombé du ciel » (selon l’auteur je précise), un autre personnage apparaît : Monsieur Babu. Prononcez le à l’oral (Babu, Babu) et tous ceux d’entre vous qui ont déjà mis les pieds à Taiwan auront reconnu là le marchand de glaces qui passe dans la rue. Ce dernier raconte à notre auteur en voyage qu’un cachalot a déjà pris ce train, c’était l’année dernière. « A croire que les poissons aiment voyager sur cette liaison de train! » Echoué sur la côte taiwanaise le train ainsi a été mis à contribution comme transport de fortune pour acheminer l’animal vers le centre de conservation marine de Miaoli à la grande joie des passagers habitués de la rame ferroviaire.

Décidément, et dire que je croyais à une blague fantasque de l’auteur ! La vie taiwanaise reste pleine de surprises !

S’il n existe malheureusement pas encore à ce jour de traduction en français ni en anglais de l’ouvrage, je le recommande chaleureusement à tous nos auditeurs bibliovores sinophones. Il s’agit en tous cas d’un guide de voyage original et qui pour ma part a rempli sa mission d’envie de partir à la découverte de la campagne taiwanaise, souhait énoncée par ses auteurs. Suite au séisme qui a dévasté l’île en 1999, le 21 septembre, ils ont souhaité illustrer la forte vitalité et volonté des insulaires de construire leurs régions et de se tourner vers l’avenir. Alors qu’un séisme de 6,1 a secoué l’île de Taiwan hier, leur roman illustré ne pourrait être plus d’actualité!

Bonne lecture à tous !

‘Le voyage en train d’un cachalot’ a été publié par la maison de publication taiwanaise Locus Publishing Co. en 2011.

PS: Je vous tiendrai informés si une traduction est effectuée à l’avenir 🙂

5 réflexions sur “‘Le voyage en train d’un cachalot’ (坐火車的抹香鯨) à lire et à relire

  1. Meriem Sabine A.

    Magnifique ‘Le voyage en train d’un cachalot’ (坐火車的抹香鯨), j’aimerai beaucoup le lire mais en langue française. Espérons, qu’il sera éditer en français pour les lecteurs francophones.
    Les illustrations sont magnifiques aussi !
    Bravo à l’auteur Wang Yen-kai et l’illustrateur Chiang Chi-chun (NOBU) !

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