Il est des lieux où les feuilles de thé sont cueillies toute l’année, indifféremment du temps et de l’altitude des plantations qui rythment pourtant invariablement le temps des récoltes. La ferme récréative de Wenshan (文山農場) sur les pans montagneux de Wulai en bordure de la capitale est l’un de ces lieux qui échappe aux saisons de récoltes habituelles.

L’animateur du groupe nous a expliqué comment nouer correctement le panier en osier autour de la taille et pourtant, il ne cesse de tomber sur mes hanches. Ce chapeau chinois ne tient également pas si bien sur le haut de ma tête. J’aurais dû penser à prendre un foulard à la maison pour le nouer sous le menton tel que le font les paysannes taïwanaises. Tant pis, le temps de la collecte a sonné et il n’y a plus de temps à perdre. Il faut cueillir les jeunes pousses les plus tendres, les plus vertes, qui trônent sur le dessus des plants. Ce sont celles-là qui donneront le meilleur thé vert Oolong, le plus naturellement sucré à la belle couleur dorée.
L’or vert est collecté, les plants décapités de leurs jeunes pousses les plus tendres, par nos mains plus ou moins expertes. Mes compagnons de fortune embarqués dans la même sortie à thème déambulent dans les rangs de la plantation de thé qui nous arrive à hauteur de taille. On se bouscule, on scrute les feuilles oubliées des autres une heure durant pour fièrement ajouter les siennes à celles des autres membres du groupe.
A contempler la récolte collective plutôt maigre, les feuilles étalées sur le sol ne couvrant pas plus de quatre mètres carré, on réalise que notre groupe ne serait pas embauché pour les saisons de récoltes du thé. Les cueilleuses professionnelles amassent et sont payées au kilo. Armées de sécateurs aiguisés,elles ont tout intérêt à travailler vite et bien pour sucrer leur salaire de la journée. Vous pouvez en retrouver la saveur dans cet article publié il y a quelques temps lors d’une escapade dans les montagnes du centre de l’île.
Heureusement, ici, c’est à croire qu’ils savaient déjà que notre efficacité d’amateurs serait très limitée, et ils ont tout prévu. On aura tout de même le droit à notre tasse de thé chaud bouillant après la visite des locaux de traitement des feuilles de thé. Séchage, fermentation…
Cueillir, c’est une chose, mais le processus minutieux de la préparation du thé est quant à lui maîtrisé de la plupart de mes congénères taiwanais qui se retrouvent dans leur élément.
Boisson nationale, beaucoup de Taiwanais ne connaissent en effet pas tous les secrets de sa cueillette, ce qui explique l’engouement grandissant pour ces fermes récréatives telle que celle-ci. Sur un fond de verdure à perte de vue entre les montagnes, on s’est en plus offert une journée d’escapade. On aurait presque du mal à croire que Taipei et son agitation urbaine se trouve juste en contrebas. Ici, on est ailleurs, et le thé embauche le fond de l’air.
Je suis un buveur de thé, le thé Taiwanais est formidable, bounab6@yahoo.fr
je suis entierement d’accord avec vous!!!!! tres bon thé!!!!
Je trouve qu’il a une saveur agréable, que l’on goûte avec grand plaisir. » A la cueillette du thé » est un reportage intéressant. Vraiment Bravo Aurélie !