J’ai des vers dans ma soupe !

A Taiwan, la fondue chinoise piquante est un plat très prisé. Les restaurants spécialisés dans ce plat sont très nombreux. Le prix d’entrée est forfaitaire. Normalement, avec une somme de 390 à 490 dollars taiwanais (de 10 à 12 euros), on peut commander n’importe quels ingrédients à volonté. Seulement, dans le but de prévenir les clients traînards, certains restaurants imposent une limite de durée pour le repas, soit deux heures pour chaque table dans la plupart des restaurants. Face à la concurrence cruelle, tous les restaurants cherchent à se démarquer des autres en proposant des bouillons de recette secrète pour la fondue. Dernièrement, je suis allée dans un restaurant de ce genre qui enrichit son bouillon de base avec des éléments de la médecine traditionnelle chinoise. Ainsi, à la fin du repas, mes baguettes ont ramassé par hasard dans la casserole cet objet qui pourrait effrayer beaucoup de personnes:

Un ver dans ma soupe!

De quoi s’agit-il ? Apparemment, c’est un ver. Je l’ai ramené à la maison et l’ai installé sur une feuille, un milieu qui devrait lui convenir parfaitement.

Après une recherche sur internet, j’ai appris qu’il s’agit de la racine de Stachys sieboldii. Comme son apparence évoque celle du ver à soie, les Chinois la dénomment « ver à soie herbal ».
En réalité, après avoir été séché, le « ver à soie herbal » ressemble énormément au fameux élément médicinal traditionnel chinois « ver d’hiver, herbe d’été » ou Ophiocordyceps sinensis en latin. En français, je crois que ce dernier est appelé « champignon chenille ». Effectivement, il s’agit d’un parasite dans la larve d’un lépidoptère du genre Thitarodes. La larve est ainsi devenue dure et sèche. On peut en trouver dans les altitudes supérieures à 3 500 m  au Tibet et dans les provinces chinoises avoisinantes. Jusqu’ici, il n’est toujours pas possible de produire artificiellement le champignon chenille, d’où sa rareté et son prix colossal. Actuellement, un gramme de champignon chenille coûte environ 50 euros, plus cher que l’or. Selon les médecins traditionnels, c’est un remède efficace pour traiter, entre autres, les problèmes immunitaires et la mauvaise circulation sanguine.

Evidement, dans une fondue à une dizaine d’euros, il n’est pas possible d’y ajouter de vrais champignons chenilles. Alors, on le remplace par le ver à soie herbal. Depuis ce printemps, au marché de mon quartier, on peut trouver le ver à soie herbal frais. Par curiosité, j’en ai acheté pour faire une soupe, selon les conseils du marchand. Il n’a presque aucun goût spécial et résiste assez mal à la cuisson, comme le navet ou la pomme de terre.

Alors, la prochaine fois qu’un Chinois ou un Taiwanais tente de vous faire peur en vous forçant de manger un « ver », ne vous faites pas prendre!

10 réflexions sur “J’ai des vers dans ma soupe !

  1. Roselyne

    Puisqu’en France on peut manger des escargots et des grenouilles, pourquoi pas des vers. Tout est question d’habitude alimentaire., En tout cas, très peu pour moi.

  2. Louis BELLE

    j’aimerai bien gouter ça!au Cameroun il y’a des ethnies qui mangent des vers, des chenilles, des escargots , des grenouilles, des lézards, des criquets, des termites, des serpents… j’ai eu à gouter pas mal de recette et certaines sont une bonne source de protéines.j’attends avec impatience gouter à ta soupe! bon appétit

  3. Paggy et Maggy

    Tu seras rassuree, car hier nous avons dine dans un restaurant de fondue chinoise…. pas avoir trouve de ver , mais un bon verre apres le diner…..
    Ce restaurant est a conseiller a vous tous auditeurs de RTI. C`est tres tres bon.

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