Jiufen (九份), village qui surplomble l’océan et la baie de Keelung sur la côte Nord/ Jiufen, ancienne mine d’or/ Jiufen, village à artistes/ Jiufen dénommé le diamant de la montagne pour la forme diamanté qu’il revêt constitué des lumières du village la nuit tombée lorsque vu du contrebas de la montagne… Ses multiples réincarnations nous plongent dans son passé un brin nostalgique.

Jiufen, littéralement ‘9 divisions’ doit son nom aux premières familles, au nombre de neuf, qui régnaient sur cette portion de montagne. A chacune son quartier du village dans lesquelles étaient délivrées les portions de nourriture débarquées au port de Keelung le plus proche. Mais Jiufen aime à changer de facette, et à la fin du 19ème siècle, il en prendra une ‘sacrément dorée’.

En effet, on y découvre de l’or et la ruée débute. On y construit des mines, et les galeries n’auront jamais été aussi sinueuses et dégoulinantes de la sueur des miniers que lors de la colonisation japonaise (1895-1945). De nos jours, on peut encore visiter plusieurs anciennes mines et revisiter l’histoire et la vie à la dure des ouvriers qui étaient surexploités et fouillés à la sortie des mines tous les soirs par les gardes japonais pour s’assurer qu’ils n’avaient pas volé de pépites. Gare au voleur réprimandé par de sévères sévices corporels en guise d’exemple…
La seconde guerre mondiale qui a marqué la fin de colonisation du voisin nippon et l’arrivée des forces nationalistes de Chang Kaï-check sur l’île, a également marqué une nouvelle page d’histoire pour Jiufen… tombé ou presque dans les oubliettes. Les mineurs désertent petit-à-petit le village. En 1971, toutes les galeries minières sont fermées et le village retrouve la paix, surplombant tranquillement la baie de Keelung.

Point de vue à couper le souffle, ruelles tortueuses, maisons en bois, rues pavées à fort dénivelé, le cadre des plus pittoresques attire finalement l’attention du célèbre réalisateur taiwanais Hou Hsiao-hsien qui choisit Jiufen comme lieu de tournage du long-métrage ‘A city of Sadness’ (‘La Cité des douleurs’ en titre français). Le paysage du village très rétro donne la touche nostalgique du passé désirée pour retraduire une page cruelle de l’histoire de Taiwan lors de la Terreur Blanche sonnée par les gardes nationalistes.
Nous sommes en 1989 au moment du tournage, et dès lors, le village reprend des couleurs en attirant une foule d’artistes-peintres qui s’adonnent à peinturler les couleurs du couchant de la baie de Keelung… Jiufen devenu sujet d’art trouve une nouvelle heure de gloire.

Une aura que le village conserve jusqu’à nos jours avec ses multiples maisons de thé en bois qui y ont poussé, et toujours ce fameux point de vue imperturbable dans sa beauté naturelle aux changements de populations successifs. Aujourd’hui, il fait bon se perdre dans les dizaines et dizaines de ruelles à pic qui oscillent entre les neufs divisions originelles du village. Il fait bon y déguster un dessert à la cacahouette ou des boules de tarot dans une soupe chaude et siroter une tasse de thé Wuloong en rêvassant sur le passé de Taiwan face à l’océan illuminé par les lumières du couchant…


Très jolis photos !!!
Tout cela est magnifique, photos,paysages et couleurs bravo V
Xavier @RTI_french Avec son diamant de montagne Jiufen (九份), Aurélie oriente curiosité vers réalisateur Hou Hsiao-hsien http://www.youtube.com/watch?v=DwJHKfBfM48
les photos sont super geniales !!!!!!!!!!
Ping : Jiufen sous l’objectif de Wong Ting-hua dans les années 60 | Blog français de Radio Taiwan International