Parade festive pour les Dieux

Pour poursuivre notre ballade divine, il s’agit de suivre la procession hautes en couleurs et en musique de la fête de temple qui a pris son départ devant le temple où s’est déroulé le spectacle de Gezaixi (Le théâtre des petites chansons).

 

Célébrée tous les ans à la même époque selon le calendrier lunaire, la fête de ce temple dédié à Tudigong, le dieu du sol, rassemble les croyants de la région qui défilent quelques heures durant d’un temple à l’autre dans les environs. En effet, au coeur de la campagne taiwanaise, les temples sont presque aussi nombreux que les supérettes 7 eleven le sont dans les grandes agglomérations de l’île.

La procession divine réunit tous les adeptes dans ses rangs qui répètent tout au long de l’année pour participer aux célébrations des divinités. En effet, la parade répond à des codes bien précis, tant au niveau du rang occupé par les différentes ‘troupes’ dont chacune a un rôle, qu’au niveau des costumes et des pas de danse. Chaque groupe s’arrête chacun à leur tour quelques minutes devant le temple principal pour donner, suivant sa spécialité, soit une danse, soit un bref concert…

Le Wisby (boisson taiwanaise énergisante) et la noix de bétel sont consommés ‘sans modération’ par les croyants, jeunes et moins jeunes, en charge de la sortie annuelle des dieux qui prennent place sur des chaises à brancards portés par des gros bras tannés au soleil. Elles seront ramenées sur leur autel au sein du temple à la fin de la procession, mais pas question qu’elles manquent la fête, car elles en sont les héroïnes !

Pour leur faire honneur et leur présenter les respects, des médiums vont jusqu’à s’infliger des blessures sur leurs dos et torses nus. De mémoire, je n’ai jamais vu de femmes faire de même. Habités de l’esprit des dieux, ces hommes ne devraient pas ressentir la douleur causées par les coups, même si ceci dit, le mélange Wisby+bière+noix de bétel doit bien les aider à perdre en sensibilité! Et puis, même si le spectacle peut paraître impressionnant la première fois, ils  maîtrisent la profondeur des blessures qui ne sont en fait qu’affleurantes de peau…

Et puis, il y a aussi la fanfare, et ces fameuses marottes géantes dont les bras se balancent selon un rythme bien réglé (il doit faire bien chaud là-dessous), et puis les jeunes masqués qui se sont maquillés toute la nuit, et puis, et puis…. Je vous laisse regarder tout ça en photos prises lors d’une parade de temple dans la campagne de Chiayi.

 

Chaise à divinités

Même si l’on remarque que dans la campagne les fêtes de temples rassemblent un moins grand nombre de fidèles qui défilent qu’il y a une dizaine d’années, que certaines sont célébrées tous les deux ans au lieu de tous les ans auparavant par souci de réduire les dépenses nécessaires à leur préparation, les fêtes de temples sont encore bien nombreuses et restent définitivement toujours aussi festives.