Reprenons donc et remontons l’histoire jusqu’au 19ème siècle… Alors qu’une épidémie de choléra décimait la population locale, les habitants de la région désemparés et désespérés (enfin, ça l’histoire ne le dit pas mais on peut imaginer), en appelèrent à l’aide des dieux dont ils essayèrent d’attirer l’attention en jetant des tirs de pétards au ciel. Ils adressèrent leurs prières plus particulièrement à Guan Gong, le Dieu de la Guerre, pour qu’il leur apporte force et vigueur pour combattre le terrible fléau.
L’histoire raconte que leurs prières auraient été entendues et exaucées, et depuis lors, tous les ans, ils continuent de remercier Guan Gong lors du premier jour du festival des lanternes.
Mais il vous faut savoir qu’à Taiwan, la perpétuité d’une telle tradition n’est pas si surprenante car les insulaires ne manquent jamais une occasion de célébrer les fêtes à grands renforts de pétards et de vacarme. Les pétards sont un accessoire essentiel pour la célébration du nouvel an lunaire et ils sont utilisés tout au long de l’année lors des différentes célébrations religieuses.
Cependant, ils ne sont jamais aussi nombreux et explosifs que le jour de fête de Yanshui, car ici les pétards sont de véritables fusées à retardement qui infligent une empreinte fumée à celui ou celle sur qui la gerbe retombe. Mais que les victimes se rassurent, apparemment… ce serait signe de chance pour la nouvelle année…
Pour célébrer comme il se doit le dieu de la guerre, la ville n’a pas non plus peur de mettre la main à la poche pour une explosion phénoménale qui verra son pécule littéralement…. partir en fumée.
La mascotte de cette année à l’effigie du nouveau zodiac chinois, le dragon, a coûté pas moins d’1,5 million de dollars taiwanais, soit environ 50 000 dollars américains. Et oui, on ne rigole pas à Yanshui avec les pétards. Enfin… plutôt si, à voir la foule en liesse qui semble y prendre beaucoup de plaisir.

Le soir de la fête du village, les habitants sortent les dieux de leurs temples pour une parade annuelle mémorable. Ils sont balancés sur des palanquins au rythme de l’explosion des pétards selon des pas de danse traditionnelle bien réglés. Les dieux sont donc au coeur de la fête au milieu de la foule, au premier rang pour ‘apprécier’ les explosions successives.

Mais dans leurs vitrines de verre, ils sont légèrement moins exposés que les habitants, aux retombées explosives. Tous les ans, des blessés légers voire graves sont recensés. Ils étaient 76 l’année dernière. Des groupes de personnes pétionnent pour bannir ce rite religieux, une des fêtes traditionnelles considérée une des plus dangereuse au monde par les médias étrangers. La clé est donc de se protéger à renfort de casques et de couches de vêtement, voire d’une serviette humide autour du cou pour participer à la fête tout en étant protégé. Il n’y a qu’à suivre les indications d’un des camions de la fête.
Me voilà donc avertie pour ma prochaine participation à la fête…

En tous cas on est bien loin de Taipei et des recommandations du gouvernement qui invite la population à écouter des enregistrements CD de pétards pour éviter la pollution et le bruit engendré, distribuant même ces enregistrements sonores gratuitement. En tous cas, je suis prête à parier ‘une ligne de pétards enroulée autour de moi pour une mise à feu explosive’ (je survivrais bien une 2ème fois) qu’aucun des participants de la fête de ce soir ne s’est procuré un CD.
Je ne savais pas que les divinités prenaient une telle place dans ce festival. Même s’il faut bien de la religion populaire pour expliquer une pratique aussi longue de cette folie d’un soir. On voit bien Ji Gong, le moine bouddhiste avec son bonnet.
Cette tradition des pétards existent-elles en Chine continentale?Vous êtes intervenue à 3 heures du matin sur le sujet précédent(la fête des pétards,une tradition qui ne part pas en fumée)…ça donne l’impression qu’Aurélie a passée la nuit à taper ce texte.Serez-vous en forme pour le courrier des auditeurs?
Vous avez l’oeil ! 🙂
A ma connaissance, les chinois disent adieu à l’année lunaire qui s’achève avec des pétards. C’est une vieille tradition qui est toujours célébrée en Chine également, mais il n’y a pas de fête particulière à cet égard.