L’inspiration, c’est quelque chose de particulièrement volatile et capricieux. Tantôt complice du rédacteur, tantôt insaisissable, celui qui parvient à la saisir peut enfin se transcender dans ce qu’il a entrepris.
N’ayant pas une formation littéraire « pure et dure », j’avoue que j’envie particulièrement ceux qui montrent de la facilité dans le maniement de la plume. Cependant, beaucoup de ces génies avouent qu’il n’est pas aisé de « pondre » un bon texte.
Il faut tout d’abord des idées – élément essentiel sans lequel il n’y aurait rien – puis il faut savoir les mettre en valeur, les ordonner pour obtenir une cohérence de l’ensemble. Finalement, on repasse une nouvelle fois dessus pour y effectuer quelques retouches, voire y « foutre un coup de polish » comme j’ai pu l’entendre pour la première fois aujourd’hui. Suivez mon regard…
Et pourtant c’est bien cela. Donner quelque intérêt aux lignes que vous allez coucher sur une feuille de papier et votre écriture pourra vite devenir un travail méticuleux, un travail d’horloger ou d’orfèvre ( qui a dit de prothésiste-dentaire ?)
Pourquoi je parle de tout cela aujourd’hui ?
Tout simplement parce qu’aujourd’hui, devant mon bureau, ces quelques éléments essentiels m’ont fait défaut.
Voici un petit récit fictif d’une étrange journée à RTI.
Et pourtant … cette journée avait débuté en fanfare. Le soleil, timide ces dernières semaines, était enfin de retour dès le matin. Il régnait un parfum indescriptible ou plutôt une sensation … comme celle qui pointe le bout de son nez lors des matinées ensoleillées des premiers jours de vacances passés non loin de la mer. Quelque chose d’absent et oublié durant de longs mois était enfin de retour…
Assis devant mon ordinateur, je jetais un rapide coup d’oeil sur mes collègues, aujourd’hui au grand complet. Tous étaient concentrés sur leurs objectifs. Un journal par-ci, un gros plan par-là. Un Formosaïque ? De la musique aborigène ? Par ici messieurs dames !!
Pour moi, le mercredi, c’est vraiment le jour creux de mon emploi du temps hebdomadaire. Pourtant instable, ce dernier m’offre curieusement cette journée de milieu de semaine. C’est pour moi une véritable anomalie. Et cette anomalie, j’ai décidé de la consacrer cette fois-ci au blog. Le même que vous êtes en train de lire en ce moment.
Je suis resté longtemps devant cette page blanche. L’inspiration me fuyait véritablement et je ne voyais pas comment l’inciter à venir passer quelques instants avec moi, histoire de partager des idées farfelues à balancer sur la toile.
Comble de la misère, malgré trois cafés passés en compagnie de Fix et Meg, la fatigue s’introduisait sournoisement en moi, espérant me coller un coup de barre derrière la nuque…

Le soleil, la chaleur et l’humidité combinés donnent l’impression que la saison estivale est sur le point de commencer à Taïwan. On va bientôt se retrouver dans cette nouvelle longue période où les vêtements courts et les tongues sont de rigueur.

Une période durant laquelle on reste calfeutré sous l’air conditionnée chez soi ou au bureau. On ne sort que le soir pour retrouver ses amis dans l’un des marchés nocturnes de Taipei ou des autres grandes agglomérations de l’île. Ces endroits sont très prisés. A un tel point qu’une sortie dans un de ces lieux ressemblera plus à une aventure qu’à une promenade romantique. A moins que pour vous, marcher ou se faire marcher sur les pieds est synonyme de romantisme…
Nos regards se portent sur des milliers d’objets. Branchés, fashion, à la mode ou complètement loufoque, innovateur, classique. On croisera de tout. Et parfois, entre les magasins de vêtements qui hurlent aux promotions et les étals de brochettes de calamars, on verra de temps à autres apparaitre ces petits espaces de jeux mécaniques. Moment de répit, ces salles offrent un instant à part dans ces marchés. Ceux-ci prendraient presque alors, l’allure d’une fête foraine.

On sera laissera peut-être tenter par le défi que nous proposent ces infernales machines à sous. En les inspectant les unes après les autres, on en remarquera une dans laquelle une peluche semble particulièrement facile d’accès. On introduit sa pièce de 10 dollars et c’est parti ! Une somme qui nous relie brièvement à un passage de notre jeunesse. On pousse le manche, on l’incline vers la droite. La pince plonge vers la tête de la peluche qui se laisse saisir avec une facilité déconcertante. Elle est prise au piège et dans un instant, elle fera le bonheur d’une heureuse élue. Soudain, avant que la pince n’atteigne le trou, quelque chose est venu gêner le mouvement et la peluche tombe en finissant sa course juste devant la porte de sortie… L’excitation soudaine laisse place à la déception.
Je laisse derrière moi ce jeu qui me donne l’impression de m’avoir subtilisé 10 dollars.
Plus loin, je découvre une distraction d’un autre genre : les machines à capsules. Je me souviens vaguement avoir connu cela en France. Cela existe certainement toujours. Mais à Taïwan, elles sont encore très présentes, au point de couvrir des pans de mur entiers dans les galeries marchandes. C’est un truc qui vient du Japon. Rien d’étonnant donc de voir que les principaux thèmes abordés tournent autour de mangas nippons.
Pour ceux qui ne connaissent pas, voilà comment cela fonctionne.

On choisit la machine souhaitée. On introduit la somme demandée dans l’orifice. Débute alors le moment magique : on tourne un mécanisme qui va faire tomber nos sous tout en relâchant une capsule. Les quelques tours de « manivelle » seront accompagnés de multiples « cric-crac-cric-crac » métalliques, ponctués au final par le « bong » de la capsule. Au Japon, ils ont même appelé cela « Gashapon », « pon » faisant référence au bruit provoqué par la chute de la capsule en plastique. Il suffira de plonger sa main derrière un battant pour saisir cette sorte d’oeuf en plastique.

On découvrira alors une figurine…

… qui n’est peut-être pas celle que l’on attendait !
Mais qu’importe ! Au moins cette fois-ci, je suis reparti avec quelque chose ! C’est bien plus facile !
Oui mais la facilité à un coût. Il faut compter au minimum 30NT$ pour les moins chères, fabriquées en Chine, sinon 50NT$ voire 100NT$ pour les modèles conçus au Japon. En moyenne, il faut compter un peu plus de 1€. Peut-être ce n’est pas cher, mais tout de même, le côté aléatoire de la machine fait que l’on risque de passer pas mal de pièces dedans avant d’avoir une collection de figurines complète. Donc … Cela fait toujours le bonheur des enfants à qui les parents ont donné l’autorisation de s’offrir une capsule. Mais il faut quand même préciser qu’à la base, ces figurines ne sont destinées aux enfants. Certaines séries (plus chères) sont même interdites en-dessous d’un certain âge. Les parents sont prévenus !
Quant à moi, mon épouse m’a regardé bizarrement avec ma figurine toute blonde et disproportionnée dans mes mains … Je crois que cela ne lui a pas plu parce qu’elle a commencé à me faire des reproches : « Xavier !!!! »
…
« Xavier … »
hmmm … ?
C’est moi qu’on appelle ou c’est Fix ?
Je me suis endormi ?
Je regarde autour de moi, il semble que oui. Combien de temps ? Quelques minutes en tous cas, à en croire l’empreinte que le bureau a laissé sur mon visage.
C’est pénible ces journées … je ne suis toujours pas plus avancé dans ma rédaction d’articles. Cette chaleur, cette humidité … et cette inspiration qui ne vient toujours pas !
Et si je me reprenais un autre café ?
Toute ressemblance avec une autre personne serait fortuite.
Courage Xavier, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas.
Mais attention, l’abus de café peut nuire à la santé
C’est vrai !
Je devrais ralentir un peu sur la caféine !
Bravo Xavier tu as un réel talent d’écrivain ! J’adore la chute !!
Ton écriture est toujours soignée, un régal pour nous autres lecteurs ! Merci de prendre le temps d’écrire sur ce blog,ça doit te prendre un temps fou ! Encore bravo pour tous ces articles de qualité !!!
Merci pour ces compliments !
gros bisous Delphine !
Gasp ! Pour quelqu’un qui n’était pas inspiré … Finalement la rubrique « un regard sur … » destinée, au départ, pour les (soi-disant) longs articles de Typhaine, comprend également les articles « sans inspiration » de Xavier. Quelle rubrique faudra t il créer pour les jours « avec inspiration » ? « Les 1001 récits de Xavier » ?
Sinon, concernant le texte lui-même … tout pareil que Delphine.
Fichtre ! en effet.
Je ne sais pas trop ce qui s’est passé !
M’enfin, du moment que cela fait plaisir aux lecteurs, je peux bien faire quelques efforts 🙂
Je propose que le 20millième internaute chanceux gagne la figurine Shin qui vaut $1.50 dollar canadien et qui est habillé en joueuse de tennis avec ses pantalons!
Les 20 000 sont déjà dépassés depuis plusieurs jours ! ^^
J’ai eu quelques soucis avec Twitter qui ne voulait pas mettre à jour mes derniers messages.
Pour la figurine Shin … eh bien eh bien …
On verra ! Mais quitte à envoyer une figurine (dédicacée pourquoi pas), je préfèrerais un personnage un peu plus sympathique que Shin.
Si vous ne connaissez pas : http://fr.wikipedia.org/wiki/Personnages_de_Ken_le_survivant#Shin
Il y a pas mal d’autres choix. Je jetterai un oeil plus attentif la prochaine fois 🙂
c’est bien continuez.
Merci pour votre soutien !
La nuit est généralement plus prolifique ! ^^
Quelle imagination!
Bravo pour cette petite aventure.
yahou ! Merci et bienvenue sur le blog chère amie !
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