Aujourd’hui, intéressons-nous à une autre divinité populaire à Taïwan, Guanyin :
Avec toutes ces religions et cultes, il est parfois difficile de s’y retrouver parmi la multitude de divinités à Taïwan.
Surtout que certaines d’entre elles prennent un malin plaisir à être présente dans plusieurs courants d’une même religion, voire dans plusieurs religions.
Par exemple, la bodhisattva Guanyin. Un personnage à l’origine masculin qui a ensuite adopté une apparence féminine en Chine, à Taïwan, au Japon … Issue du bouddhisme, elle a été reprise ensuite par les croyances populaires chinoises. Généralement, c’est assez facile de la reconnaître sur la forme suivante :

« Guanyin », en français, cela signifie « être à l’écoute des voix (du monde) ». C’est une divinité de miséricorde et de compassion. Elle vient en aide à ceux qui prononcent son nom. Il y a un mantra spécial pour cela : Om Manipadme Hum
Sous sa forme ci-dessus, on la compare facilement à la Vierge Marie, d’autant plus qu’elle est souvent représentée avec un enfant dans les bras.
Dans le bouddhisme, Guanyin se trouve auprès des bouddhas Gautama et Amithaba.

Les enfants justement … Sous l’une de ses formes, Guanyin peut aider à la procréation. Guanyin, c’est celle qui « envoie les enfants »

Elle verse une eau sacrée, censée purifier les croyants sur terre.

Guanyin purifie les âmes pour les aider à sortir du cycle infernal des réincarnations. C’est son objectif principal. En réalité, alors qu’elle pouvait devenir elle-même bouddha, elle a fait vœu de ne pas le devenir tant que toutes les âmes du monde ne seraient pas sorties de ce cycle.

Comme pour la plupart des divinités qui ont trouvé une place dans les croyances populaires chinoises, il existe de nombreuses légendes autour de Guanyin. La littérature chinoise s’est montrée fertile en ce domaine. On la retrouve d’ailleurs aux côtés de nombreuses autres divinités dans » Les pérégrinations vers l’Occident ». C’est elle qui demande au Singe d’accompagner le moine Tripikata dans sa quête des Écritures Sacrées.
Pour les Chinois, Guanyin a eu aussi une existence sur Terre. Elle aurait été une princesse de Sumatra. Son nom était Miaoshan. Dans la version la plus courante de la légende autour de son existence humaine, Miaoshan aurait refusé de se marier et se serait consacrée à la vie monastique. Son père, furieux, a tout tenté pour lui faire changer d’avis, allant même jusqu’à mettre le feu au temple où elle séjournait. Un feu que Miaoshan a éteint de ses mains sans se brûler. Son père l’aurait finalement fait exécuter. C’est à ce moment, juste après sa mort, qu’elle aurait formulé son voeu de compassion, devenant alors la bodhisattva Guanyin.
Toujours pour ce qui est des légendes, elle aurait aussi sauvé son père en sacrifiant pour lui ses mains et yeux. Elle serait ensuite apparue dans une forme lumineuse, avec des milliers de bras et d’yeux. D’où la première photo de cet article.
Pour ce qui est des temples qui lui sont dédiés, ils sont très nombreux à Taïwan. Elle fait à peu près jeu égal avec Matsu, la déesse de la mer, celle qui dans le bouddhisme, est considérée comme sa fille. Aussi, pas de problème de parité parmi les divinités ici ! 🙂
Voilà ! En espérant que ces quelques photos vous auront permis de mieux connaître cette divinité majeure qu’est Guanyin. Une dernière pour la route ?

Ah ! Vos articles nous manquaient.
C’est un vrai plaisir de vous retrouver et de s’instruire sur les us et coutumes de Taiwan.
Continuez.
Amitiés à tous