L’île verte : entre enfer et paradis

Maisonnée abandonnée au bord du Pacifique


Description
Un rocher magestueux vert émeraude semble avoir été planté là, je veux dire à 33km au large du comté de Taitung (à l’est), entouré de l’océan Pacifique (sauf par temps de typhon).

Tête de reine allongée

Telle est la première description qui vient à l’esprit pour parler de la célèbre et atypique île verte. Sa taille permet d’en faire aisément le tour à vélo et tout le pourtour côtier est à lui seul féérique, alliant relief montagneux accidenté à d’autres formes pittoresques curieusement dessinées par l’érosion des vagues et du vent.

L’île verte est une zone préservée à l’échelle nationale, surtout pour son corail. Elle fait donc partie intégrante du parc national protégé de la « zone est ». Autre spécificité, elle dispose d’une source chaude naturelle salée avec un bassin atteignant 38 degrés Celsius.

Symbole de la terreur blanche
Et pourtant, l’île verte présente non pas un tabou, mais une face cachée ou moins élogieuse : sa prison a permis d’isoler de l’île principale de Taiwan les condamnés en des cellules vétustes et sans dignité, tout en leur inculquant les valeurs de civisme de l’époque – entendez par là, le nationalisme chinois.

Cour de la prison devenue aujourd'hui musée des droits de l'homme

En effet, c’est dans cette prison devenue aujourd’hui détour touristique de l’île verte qu’on été incarcérés les principaux leaders des mouvements de protestations en 1947, sous la loi martiale. Au total, plusieurs milliers de personnes ont été incarcérées pour des raisons politiques, et parfois torturées lors de cette période de la terreur blanche. Parmi ces leaders condamnés à de lourdes peines de prison suite aux émeutes qui avaient ensanglanté le pays, bon nombre sont des noms bien connus du monde politique, puisqu’ils ont fondé par la suite le parti indépendantiste (DPP) ou d’autres associations pour défendre les valeurs de liberté et démocratie ou encore les droits de l’homme. L’ancienne vice présidente Lu Hsiu-lien (Anette Lu) et Chen Chu, maire actuelle de Kaohsiung y ont purgé le début de leur peine avant qu’elle ne fût abrogée avec l’arrivée de Lee Teng-hui à la Présidence, succédant au règne des Tchang, père et fils.

L’île verte est aujourd’hui encore animée de ces deux poumons, entre l’enfer historique que nous venons d’évoquer et les richesses paradisiaques dont la nature l’a dotée.

Un petit air d'oeil de Moscou

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